Menace pour la sécurité alimentaire :
Ottawa doit déclencher Agri-relance en
urgence
Ottawa, le 11 juin 2024 – Après plusieurs mois à talonner
Ottawa sur la situation difficile des agriculteurs
québécois, le Bloc Québécois s’impatiente et réclame du
gouvernement fédéral qu’il déclenche Agri-relance, un
programme visant à aider les producteurs à reprendre leurs
activités après une catastrophe naturelle. Il était pour
l’occasion accompagné des représentants de l’Union des
producteurs agricoles et de plusieurs associations du
secteur maraîcher québécois venues livrer leur message au
ministre fédéral de l’Agriculture, Lawrence MacAulay.
« Les producteurs horticoles
québécois ont lancé un appel à l’aide en août dernier. Plus
de 10 mois se sont écoulés depuis et ils sont toujours en
attente de la confirmation qu’un programme Agri-relance soit
déclenché par Ottawa. Cette lourdeur administrative est
néfaste pour les entrepreneurs qui sont grandement touchés
par les événements climatiques extrêmes de l’été 2023. Dans
une récente enquête interne conduite par notre association
le mois dernier, 44 % des producteurs ont affirmé rencontrer
de grandes difficultés financières, au point de mettre en
péril la nouvelle saison. Ils disposent de moins de
liquidités et de fonds de roulement et plusieurs ont dû
puiser dans leur marge de crédit. Dans ce contexte, il est
urgent d’agir rapidement », explique Catherine
Lefebvre, présidente de l’Association des producteurs
maraîchers du Québec.
« Dans le contexte des changements
climatiques, la résilience alimentaire constitue un enjeu de
plus en plus crucial. Pour faire face aux défis des extrêmes
météorologiques, il est essentiel que les programmes de
gestion de risque soient adaptés aux nouvelles réalités
économiques et climatiques. Aussi, la capacité à réagir
promptement des autorités devient un incontournable »,
souligne Pascal Forest, président de l’Association des
producteurs de légumes de transformation du Québec.
Le secteur des fraises et framboises se remet d’ailleurs
durement de la dernière saison, teintée par un gel en mai,
une sécheresse intense, puis de pluies diluviennes.
« Les dommages collatéraux de cet
épisode climatique se font encore ressentir en 2024 chez bon
nombre d’entreprises productrices de fraises et de
framboises du Québec, tant au niveau des implantations que
financièrement. L’année 2023 fut catastrophique pour le
secteur maraîcher et des petits fruits : tout le monde le
reconnait. Qu’attend le gouvernement fédéral pour soutenir
adéquatement la principale région productrice de fraises et
la deuxième en importance de production de framboises au
Canada? », questionne Guy Pouliot, vice-président
de l’Association des producteurs de fraises et framboises du
Québec.
Le manque de liquidité et les pertes de l’an dernier auront
poussé plusieurs producteurs à réduire leur superficie
cultivée, situation qui a un lourd impact sur les
entreprises. « Nos circuits courts
en souffrent. Des fermetures d’entreprises d’ici sont à
prévoir dans un contexte pareil. L’Union des producteurs
agricoles a déjà fait ses prédictions : on s’attend à en
voir une ferme sur dix disparaître d’ici la fin 2024. Il
faut vraiment se réveiller. Le gouvernement du Québec a
demandé le déclenchement d’Agri-relance en novembre, il y a
maintenant sept mois. Le fédéral tient les cordons de la
bourse : il doit faire sa part et c’est urgent. Nous avons
eu plus tôt ce matin une rencontre entre les représentants
des producteurs et le ministre MacAulay. Il est maintenant
sensibilisé et doit s’engager à livrer. Tant et aussi
longtemps qu’il n’y aura pas d’action concrète de la part du
fédéral, les agriculteurs québécois pourront compter sur le
Bloc Québécois et sur moi pour le talonner »,
conclut Louis Plamondon, député de Bécancour – Nicolet -
Saurel.
Bureau du député Louis Plamondon |