Protection du consommateur :
« Le CRTC doit respecter la loi québécoise
» - Louis PlamondonSorel-Tracy, le 5 août 2019
– À la suite du dépôt par le Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes (CRTC) d’une nouvelle
politique régissant les services Internet, Louis Plamondon,
président du caucus du Bloc Québécois, a demandé à Ottawa de
respecter la compétence du Québec en matière de protection
du consommateur.
« C’est une compétence exclusive du
Québec. Malgré ce que prétend le CRTC, la loi québécoise de
protection des consommateurs continue de s'appliquer et
c’est tant mieux parce qu’elle protège mieux les citoyens
que tout ce que le fédéral propose. Ottawa doit le
reconnaître. Vivement la souveraineté des consommateurs
québécois ! », a déclaré M. Plamondon.
Le CRTC a déposé mercredi dernier le Code sur les services
Internet, un code de conduite obligatoire visant les
principaux fournisseurs de services Internet auprès des
consommateurs. Ce code doit entrer en vigueur le 31 janvier
prochain.
Or, l’Union des consommateurs démontre que ce Code
affaiblirait le niveau de protection des Québécoises et des
Québécois par rapport à ce qui est déjà prévu dans la Loi
sur la protection du consommateur du Québec. Notamment,
l’organisme s’inquiète que le Code du CRTC ne fixe pas
clairement de plafond aux frais que les entreprises peuvent
facturer en cas de résiliation de contrat. Le CRTC est
également moins rigoureux que la loi québécoise en ce qui
concerne la clarté des prix exigibles. Le CRTC limite
également la portée de son Code aux grands joueurs de
l’industrie et ne s’appliquerait pas aux plus petits
fournisseurs.
Le gouvernement du Québec a dénoncé cet
« empiètement sur la compétence
législative exclusive du Québec ». Il rappelle
que les liens contractuels entre les consommateurs et les
entreprises relèvent du droit civil et ne concernent pas le
fédéral. Mais le CRTC est sans équivoque à l’article 68 de
sa décision : « le Code
s’appliquera sans égard à toute loi provinciale ou
territoriale sur la protection des consommateurs et aura
préséance sur les lois provinciales et territoriales en
conflit ».
C’est la deuxième fois que le gouvernement Trudeau tente
d’affaiblir la protection des consommateurs québécois. Il
avait voulu, dans son projet de loi C-29, soustraire les
banques à l’application de la Loi sur la protection du
consommateur et avait dû reculer à la suite de pressions du
Québec et du Bloc Québécois. Cette fois, ce sont les
fournisseurs d’Internet qu’Ottawa veut protéger de la loi
québécoise.
« Nous demandons à Justin Trudeau
de préciser que la loi québécoise sur la protection du
consommateur continuera d’avoir préséance sur toute
tentative du CRTC de se mêler des compétences du Québec. Au
Québec, nous avons fait le choix de protéger les
consommateurs, pas les grandes entreprises. Ottawa doit
respecter ce choix collectif des Québécoises et des
Québécois », a conclu Louis Plamondon.
Bureau du député Louis Plamondon |