Un premier bilan transparlementaire :
« Quand un autre gouvernement décide à
notre place, voilà ce que ça donne… » –
Martine OuelletOttawa, le 19 juin 2017 – La chef du
Bloc Québécois et députée à l’Assemblée nationale, Martine
Ouellet, en compagnie des députés Xavier Barsalou-Duval,
chef parlementaire, Gabriel Ste-Marie, leader, Marilène
Gill, whip, et Louis Plamondon, président du caucus, et de
l’ensemble de la députation bloquiste dresse un premier
bilan transparlementaire mettant en lumière l’importance de
travailler en ayant une vision globale des dossiers qui
touchent le Québec.
« Les décisions à Ottawa
affectent, directement ou indirectement, les décisions à
Québec. Le transparlementarisme, c’est d’avoir une vision
globale de ce que sera un Québec indépendant. Imaginez un
instant que vous dirigez une affaire dynamique, visionnaire
et en pleine expansion. Vous avez des tonnes d’idées de ce
que vous pourriez amener comme éléments positifs pour votre
communauté, votre pays et pour l’ensemble de la planète.
Mais vous n’êtes qu’une succursale d’une compagnie qui n’a
pas du tout les mêmes intérêts que vous… La maison mère veut
votre argent, point. Tant que le Québec ne sera pas un pays,
nous sommes cette succursale. Alors tant que nous enverrons
50 milliards par année à Ottawa, nous nous occuperons de nos
affaires à Ottawa », a déclaré Martine Ouellet.
Le cul-de-sac constitutionnel
« Lors de l’annonce de
l’intention de Philippe Couillard d’éventuellement rouvrir
la Constitution canadienne, Justin Trudeau a opposé une fin
de non-recevoir avant même le dépôt du document. Pas
surprenant de la part de celui qui s’est fait un plaisir de
nous présenter The Story of Us – cette œuvre de propagande
où le “Us” est unilingue anglophone – et qui refuse de
retirer le soutien de son gouvernement à la poursuite qui
vise à invalider la Loi 99, comme le demandait la pétition
déposée par le Bloc Québécois. Ce faisant, il nie l’exercice
des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple
québécois et de l’État du Québec. Une autre illustration du
fait que, pour mettre fin aux disputes constitutionnelles,
la seule solution, c’est l’indépendance », a
poursuivi Martine Ouellet.
Le Canada favorise encore Toronto
« Justin Trudeau et son ministre
de la haute finance tranchent systématiquement du même côté,
celui des financiers de Toronto. Un exemple récent : la
banque de privatisation des infrastructures que le Québec,
dans une motion unanime de l’Assemblée nationale, voulait
voir s’établir à Montréal. Le Bloc Québécois est non
seulement opposé à la nature même de ce projet de
privatisation, mais se désole encore davantage de constater
que les 40 députés libéraux du Québec n’ont pas fait le
poids face au lobby de Toronto. C’est un autre exemple de
milliards de dollars en retombées qui échappent au Québec.
Comme si cela ne suffisait pas, le Bloc Québécois a
découvert que les projets d’infrastructures de la banque
seront au-dessus des lois québécoises », a ajouté
Gabriel Ste-Marie.
Les travaux parlementaires
« La crise du bois d’œuvre était
prévisible. Depuis 2013, le gouvernement canadien n’a rien
fait pour défendre le nouveau régime forestier québécois
auprès des États-Unis. Quand est venu le temps de défendre
notre industrie du bois d’œuvre, j’ai été la première à
monter au front pour défendre l’industrie québécoise. Ottawa
en a mis du temps avant d’accorder des garanties de prêts
pour éviter la fermeture d’usines. Une autre illustration du
fait que le Québec serait mieux servi par lui-même »,
a rappelé Marilène Gill.
Le chef parlementaire du Bloc Québécois, Xavier Barsalou-Duval,
a tenu à souligner le travail parlementaire que le parti a
effectué. « Nous sommes fiers aussi
du combat contre le crime organisé que le Bloc Québécois a
entamé en déposant un projet de loi pour interdire les
insignes de groupes criminalisés afin de mieux lutter contre
ces groupes. Nous avons également déposé une motion afin de
reconnaître la Palestine comme un État, dans la perspective
deux États, deux peuples. Autre exemple que les
préoccupations de la nation québécoise, en particulier en
matière de protection du français, n’ont pas la cote à
Ottawa : l’absence de réaction de la ministre du Patrimoine
face à la décision du CRTC de retirer des licences de Série
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francophone. Mélanie Joly a le pouvoir de demander la
révision de la décision, mais préfère rester les bras
croisés et se déresponsabiliser en mettant le fardeau sur
les acteurs du milieu. De son côté, le Bloc Québécois a agi
sans attendre et a déposé une demande formelle pour faire
annuler la décision du CRTC.
Parmi les nombreux défis qui restent à
venir, la signature d’un nouveau traité avec les États-Unis
est un défi majeur. Nous avons lutté pour la protection de
l’intégralité du système de gestion de l’offre tout au long
de la session parlementaire et nous n’abandonnerons jamais.
Madame Ouellet a d’ailleurs déposé une motion en ce sens à
l’Assemblée nationale, qui a été adoptée à l’unanimité. Nous
ne céderons pas un pouce pour protéger notre modèle
agricole. Nous avons mis en ligne une pétition pour protéger
les producteurs de lait du Québec et prévoyons la déposer
auprès de l’ambassade américaine qui a répondu favorablement
à notre demande de rencontre. Bien entendu, nous demeurons
vigilants dans le dossier du pipeline de pétrole Énergie Est
dont une majorité de Québécois ne veut pas compte tenu des
risques immenses de pollution de l’eau potable que ce projet
implique. On a d’ailleurs vu le vrai visage de Justin
Trudeau : au-delà des sourires selfie, il y a celui qui a
reçu un prix de l’industrie pétrolière américaine pour son
soutien au pétrole. C’est Stephen Harper qui doit être
jaloux! », a conclu Xavier Barsalou-Duval.
« Il y a des tonnes de dossiers que
l’on doit suivre à Québec et à Ottawa simultanément. Juste
dans la dernière session, notre action transparlementaire
nous a permis de regarder sous l’angle de Québec pays, les
questions de libre-échange, de paradis fiscaux et de manière
plus concrète le projet de dépotoir nucléaire de Chalk
River. Nous avons aussi compris l’empressement de Justin
Trudeau à légaliser la marijuana : une industrie
ultra-lucrative dont les joueurs majeurs sont principalement
en Ontario et déjà connus… des libéraux. Pas question donc,
pour Justin Trudeau, d’acquiescer à la demande du Québec de
retarder l’entrée en vigueur de la loi afin d’évaluer les
impacts sur la santé publique. Mais au-delà des questions de
santé, le Québec devrait avoir le plein contrôle de la
production qui pourrait représenter des milliards de revenus
supplémentaire pour l’État québécois. Bref, tant que le
Québec ne sera pas un pays, on va concerter nos efforts
entre les deux parlements », a conclu Martine
Ouellet.
Source : Attachée de presse
Bureau du député Louis Plamondon |