La nomination de Joe Oliver aux Finances
fait craindre un penchant encore plus fort pour les
pétrolières
Ottawa, mercredi 19 mars 2014- « La
nomination de Joe Oliver au ministère des Finances en
remplacement de Jim Flaherty, qui a démissionné mardi, n'est
pas particulièrement réjouissante. Son passage au ministère
des Ressources naturelles et sa défense sans nuance de
l'industrie des sables bitumineux ne laissent croire à aucun
changement de direction en matière de finances publiques,
bien au contraire », a réagi le porte-parole du Bloc
Québécois en matière de Finances et député de Bas-Richelieu—Nicolet—Bécancour,
Louis Plamondon.
« Le gouvernement conservateur, l'ex-ministre des
Finances en tête à l'aide de ses nombreux projets de loi
omnibus, a d'ores et déjà commencé à s'attaquer aux groupes
de la société civile qui se sont opposés à ses visées de
doubler, voire tripler, la production de pétrole issu des
sables bitumineux. Les déclarations passées du ministre
Oliver, notamment à l'encontre des groupes environnementaux
qu'il a qualifiés de "groupes radicaux" fait craindre des
actions encore plus musclées d'Ottawa pour faire taire ceux
et celles qui critiquent les positions gouvernementales »,
a mis en garde Louis Plamondon.
« Les liens de Joe Oliver avec l'industrie pétrolière et
ses efforts pour réduire les exigences environnementales
pour les projets qui relèvent de la compétence fédérale
pourraient bien se traduire par des mesures encore plus
complaisantes à l'égard des grandes pétrolières. Au total,
ce sont tous les Québécois et toutes les Québécoises qui
pourraient faire les frais de sa nomination » s'est
inquiété le porte-parole du Bloc Québécois.
« Souhaitons tout de même que le nouveau ministre des
Finances sache faire une croix sur la promesse de permettre
le fractionnement du revenu, une mesure très coûteuse qui
avantagera presque exclusivement les familles les plus
riches. Nous sommes toutefois beaucoup moins optimistes
quant à l'abandon du projet de commission pancanadienne des
valeurs mobilières si cher à Flaherty, M. Oliver ayant été
le directeur exécutif de la Commission des valeurs
mobilières de l'Ontario, une province qui participe au
projet fédéral dans l'espoir de mettre la main sur
l'ensemble du secteur financier, au détriment de Montréal »
a-t-il déploré.« Sur une note
plus personnelle, et bien que nous n'ayons pas partagé sa
vision des finances publiques – c'est le moins que l'on
puisse dire! –, nous tenons à saluer l'engagement politique
de Jim Flaherty. Nous lui souhaitons d'ailleurs un prompt
rétablissement, lui qui a occupé ses fonctions en dépit de
la maladie », a conclu Louis Plamondon. |