– « La réaction de la ministre fédérale des
Ressources humaines à l’égard de la demande du Québec pour
qu’Ottawa procède à une analyse des conséquences financières
et sociales de la réforme de l’assurance-emploi entrée en
vigueur le 6 janvier dernier est révoltante. En faisant la
sourde oreille à la demande du Québec, en refusant de faire
preuve de transparence, en prétendant même que la réforme
sera positive pour le Québec alors qu’il est évident qu’il
n’en est rien, la ministre a démontré que le gouvernement
fédéral refuse de voir les effets néfastes de sa réforme
idéologique et qu’il est prêt à imposer à tous sa vision des
choses. » a réagi le député du Bloc Québécois, Louis
Plamondon.
« Même si les inquiétudes quant aux impacts négatifs de
cette réforme s’accumulent, que des travailleurs et des
régions entières risquent de vivre des moments dramatiques
et que c’est le gouvernement québécois qui héritera de la
facture à payer pour les pots cassés par Ottawa, la ministre
a feint de ne pas comprendre la demande légitime du Québec
d’obtenir toutes les informations sur les impacts qui
découleront de la réforme de l'assurance-emploi. De toute
évidence, le gouvernement conservateur craint que s’il
fournissait les chiffres et les données demandées par
Québec, il ferait la preuve que sa réforme n’est qu’une
manière de pelleter son déficit dans la cour du Québec » a
poursuivi le député.
« Avec cette réforme, le régime d’assurance-emploi
devient de moins en moins une assurance pour les
travailleurs qui y cotisent et de plus en plus une taxe à
l’emploi! En réduisant la couverture comme peau de chagrin,
surtout dans les régions du Québec qui sont tributaires des
activités économiques saisonnières, le gouvernement fédéral
cherche à gonfler les surplus à l’assurance-emploi pour
mieux financer sa lutte au déficit. Celle-ci se fait
clairement sur le dos des chômeurs et de nos régions. Le but
d’Ottawa est de couper minimalement 8000 prestataires.
Combien proviendront du Québec lorsque l’on sait que 40 %
des prestataires fréquents se retrouvent plus
particulièrement, de nos régions? Combien d’entre eux
devront recourir alors au filet social québécois? », a
questionné le député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia
et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Ressources
humaines et Développement des compétences, Jean-François
Fortin.
Concrètement, les personnes bénéficiant de l’assurance
emploi seront classées selon trois catégories : les «
travailleurs de longue date », les « prestataires fréquents
» et les « prestataires occasionnels ». Selon la catégorie
dans laquelle un travailleur sera classé, les droits et les
obligations seront différents. Dans les faits, plusieurs
travailleurs seront contraints d’accepter des emplois qui
proposent 70 % de leurs salaires. Cette obligation sera
néfaste à long terme, car elle deviendra cumulative lors des
demandes de prestations ultérieures.
Les nouvelles règles obligeront les prestataires à
accepter des salaires moindres et à des kilomètres de
distance pour économiser quelques dizaines de millions de
dollars sur le dos des cotisants. Les travailleurs seront
placés dans une situation financière encore plus précaire et
seront forcés à s’exiler de leur communauté, de leur région
ou encore à recourir au régime d’aide sociale. « Les
nouvelles règles auront une conséquence directe sur les
employeurs, la déstructuration d’une économie basée sur
l’importance d’avoir [au moment opportun] accès à une
main-d’oeuvre qualifiée et disponible au gré des saisons et
de l’ouvrage à réaliser. Elles appauvriront nos familles et
l’ensemble de nos communautés», a poursuivi Jean-François
Fortin.
« Alors que la mobilisation s’accentue, que les gens de
différentes régions du Québec manifestent contre cette
réforme injuste, le gouvernement fédéral doit mettre un
terme à son attitude de confrontation. Il doit comprendre
qu’il ne peut, sans cesse, imposer au Québec des mesures qui
vont à l’encontre des intérêts de la nation québécoise.
Après le pied de nez d’Ottawa qui a imposé sa réforme malgré
la volonté de l’Assemblée nationale qui a voté à l’unanimité
2 résolutions demandant au fédéral de renoncer à apporter
des modifications à l’assurance-emploi, l’attitude de la
ministre d’aujourd’hui n’a finalement rien de surprenant!
Cela n’enlève toutefois en rien l’odieux du geste », a
conclu Louis Plamondon.
Source : Bureau du député