Attentes budgétaires du Bloc Québécois
« Nous verrons si les Conservateurs saisiront
l'occasion pour le Québec » – Gilles
DuceppeQuébec, mercredi 20
janvier 2010 – « Budget après budget, les intérêts et les
priorités du Québec sont ignorés. Le dernier budget, par
exemple, a été spécifiquement conçu en fonction de l’Ontario
sans égard au Québec. Les politiques fiscale et
environnementale d’Ottawa sont dans une large mesure conçues
pour protéger l’industrie pétrolière de l’Alberta. Les
transferts au Québec ont été plafonnés et le gouvernement
refuse toujours de rendre justice au Québec en lui versant
la compensation de 2,6 milliards de dollars pour
l’harmonisation des taxes. Du côté des gens qui ont perdu
leur emploi, il n’y a pratiquement aucune aide qui vient
d’Ottawa, les changements à l’assurance-emploi ayant été
élaborés en réponse aux besoins de l’Ontario et de l’Ouest
canadien. De plus, le gouvernement conservateur a déjà
annoncé qu’il n’y aurait aucune nouvelle mesure de relance
dans le prochain budget, ce qui n’augure rien de bon pour le
Québec », a déclaré le chef du Bloc Québécois, Gilles
Duceppe.
« Cela étant dit, le Bloc Québécois continuera de défendre
les intérêts du Québec et ira aussi loin que possible pour
élargir la marge de manoeuvre du Québec dans le Canada. En
prévision du prochain budget, nous présentons aujourd’hui,
de bonne foi, des propositions concrètes et raisonnables
pour le Québec. Au moment du budget, nous verrons si les
conservateurs saisiront l’occasion pour le Québec », a
poursuivi Gilles Duceppe, alors que s’amorce une tournée de
consultations prébudgétaires qui le mènera, ainsi que le
porte-parole du Bloc Québécois en matière de finances et
député d’Hochelaga, Daniel Paillé, aux quatre coins du
Québec.
Des mesures économiques pour corriger le tir
« Les Québécoises et les Québécois doivent se rendre compte
que nos intérêts économiques et financiers sont très mal
servis à l’intérieur du système canadien. Et ce qu’on voit à
l’horizon, ce n’est pas rose pour le Québec. En effet, les
prévisionnistes annoncent que la croissance de l’économie
québécoise sera en retard sur le reste du Canada en 2010, ce
qui n’est guère étonnant vu le traitement déloyal du
gouvernement conservateur envers le Québec », a lancé Daniel
Paillé.
Pour corriger le tir, le Bloc Québécois propose d’agir
principalement sur trois fronts :
1. Identifier et mettre en place des mesures visant à
assurer une relance vigoureuse et durable de l’économie
québécoise;
2. Obliger Ottawa à être équitable envers le Québec en
matière de transferts financiers;
3. Identifier des mesures de lutte au déficit qui
s’attaquent d’abord et avant tout aux privilégiés et non pas
à la population.
Assurer une relance vigoureuse et durable
« Pour ce qui est de la relance, nous avons des propositions
pour les secteurs forestier et manufacturier ainsi que pour
les industries de pointe, en particulier l’aéronautique. De
plus, il faut un plan crédible de lutte aux changements
climatiques. Il est temps que le gouvernement impose des
cibles contraignantes et absolues de réduction des GES selon
une approche territoriale, c’est la seule façon d’assurer le
démarrage de la bourse du carbone. Nous souhaitons également
qu’Ottawa transfère l’ensemble de ses budgets et de ses
pouvoirs en matière de culture et de communications au
Québec.
Finalement, nous avons des propositions
crédibles et chiffrées à soumettre aux Québécois en vue
d’aider les chômeurs, les travailleurs âgés et les aînés les
plus démunis », a précisé Daniel Paillé.
Ottawa doit être équitable envers le Québec
« Pour mettre fin à l’étouffement financier d’Ottawa envers
l’État québécois, il faudra que le gouvernement Harper cesse
de traficoter la formule de péréquation, qu’il rétablisse
les transferts pour l’éducation et qu’il compense le Québec
pour l’harmonisation des taxes. Les sommes dont on parle ici
atteignent les milliards de dollars et sont absolument
nécessaires pour l’État québécois. Stephen Harper pourrait
commencer par respecter sa promesse brisée d’éliminer le
supposé pouvoir fédéral de dépenser dès le prochain budget.
D’ailleurs, le gouvernement conservateur serait bien avisé
de s’occuper de ses propres responsabilités, plutôt que de
perpétuer les intrusions dans les pouvoirs du Québec. Je
pense notamment aux valeurs mobilières et au nouveau
programme de bourses d’études fédérales dont la part du
Québec doit être transférée sans condition », a enchaîné le
député d’Hochelaga.
S’attaquer au déficit
« Pour ce qui est de la lutte au déficit, on doit cibler les
privilégiés plutôt que de toujours faire porter le fardeau à
la classe moyenne et aux plus démunis de la société. Ainsi,
nous pouvons imposer une surtaxe de 1 % à ceux qui ont un
revenu de plus de 150 000 dollars. Nous songeons aussi à une
super taxe imposée aux dirigeants d’entreprises qui peuvent
encaisser des revenus démesurés par rapport au salarié
moyen. Nous envisageons en outre de procéder à un examen
approfondi des dépenses militaires, évaluées à 490 milliards
de dollars pour les 20 prochaines années. Il faut également
agir avec force contre l’utilisation des paradis fiscaux,
même chose pour les pétrolières qui bénéficient de généreux
privilèges fiscaux et qui doivent, elles aussi, contribuer à
la lutte au déficit. Enfin, il y a moyen d’économiser des
milliards dans les dépenses de fonctionnement d’Ottawa, et
ce, sans réduire un seul transfert, sans couper un seul
programme et sans congédier un seul fonctionnaire », a
énuméré Daniel Paillé.
« Le Bloc Québécois a de nombreuses propositions
raisonnables et chiffrées qui permettront au Québec de tirer
son épingle du jeu. Avec ces mesures en poche, nous
procéderons à une vaste tournée du Québec afin d’entendre ce
que la population a à dire et nous sommes prêts à bonifier
notre plan si nécessaire. Les propositions budgétaires du
Bloc Québécois sont donc sur la table et la balle est
désormais dans le camp des conservateurs. Il leur appartient
maintenant de saisir l’occasion de rendre justice au Québec,
et si le gouvernement Harper refuse encore une fois de nous
entendre, les Québécoises et les Québécois devront tirer les
conclusions politiques qui s’imposent », a conclu Gilles
Duceppe.
Pour plus de détails, consultez le document « Saisir
l’occasion pour le Québec » qui présente les propositions du
Bloc Québécois :
http://bloc.org/attentes-2010/
Renseignements : Karine Sauvé, attachée de presse du chef
Cabinet du chef du Bloc Québécois |