Projet de loi C-32 sur les
droits d’auteur
LE BLOC QUÉBÉCOIS DEMANDE
DES AMENDEMENTS
SUBSTANTIELS AU PROJET DE
LOI SUR LES DROITS D’AUTEUR
Ottawa, mardi 30 novembre
2010 – La porte-parole du Bloc Québécois en matière de
patrimoine et députée de Saint-Bruno–Saint-Hubert,
Carole Lavallée, et son collègue de Bas-Richelieu –
Nicolet- Bécancour, Louis Plamondon, se sont engagés
auprès des artistes québécois venus à Ottawa crier leur
désarroi à l’égard du projet de loi sur les droits d’auteur
C-32, à exiger des amendements substantiels au cours des
travaux du comité législatif qui l’étudie.
Louis accompagné de son frère Luc, de la député Maria
Mourani et de l’auteur-compositeur-interprète, Diane Juster
« Ce projet de loi appauvrit
nos artistes et n’enrichit que la grande entreprise. Ce
projet de loi est fortement déséquilibré. En fait, les
principales modifications en vue de moderniser la loi
actuelle favorisent nettement la grande industrie du
logiciel, du logiciel de jeu, du film et de la
radiodiffusion au détriment des droits de nos artistes et de
nos artisans. D’ailleurs, les représentants de 400
industries, de 38 multinationales, de 300 chambres de
commerce ainsi que 150 PDG ont applaudi ce projet de loi tel
qu’il est, alors que les artistes préféreraient nettement ne
pas subir cette nouvelle loi à moins qu’elle ne soit amendée
substantiellement », a rappelé Louis Plamondon.
Le déséquilibre du projet de
loi sur les droits d’auteur est évident lorsqu’on constate
que les modifications proposées pour moderniser la loi ne
conviennent pas aux artistes et artisans. « Le monde de la
musique n’a pas besoin du verrou numérique, une pièce
centrale du projet de loi des conservateurs, qui est conçu
pour le logiciel et le logiciel de jeu. Ce que le milieu de
la musique veut, c’est que ses produits soient téléchargés
sur tous les supports et largement diffusés en contrepartie
de rémunération », souligne le député du Bloc Québécois.
Outre le fait que C-32
n’accorde aucun gain important pour les créateurs de contenu
artistique, ces créateurs perdent trois sources de revenus
très importantes :
Le système de la copie
privée existe dans loi actuelle pour pallier les nombreuses
copies légales d’oeuvres musicales faites par les
consommateurs sur divers supports. Des redevances sont
perçues à la vente de CD vierges et de cassettes et sont
redistribuées selon un système complexe, mais assez juste,
aux artistes et artisans. C-32 ne modernise pas le système
de la copie privée et ne s’applique donc pas aux nouveaux
supports technologiques (comme les MP3 et autres lecteurs
audionumériques). C’est autant d’argent que les artistes
perdront au fur et à mesure que les anciens supports seront
délaissés. Depuis 1990, le système de la copie privée a
perçu 180 millions de dollars de redevances et les a
redistribuées selon un système complexe, mais assez juste,
aux artistes et artisans, une moyenne de 13 millions de
dollars par année. Il est important de mentionner que le
système de la copie privée n’autorise pas le téléchargement
illégal;
Le secteur de l’éducation
serait désormais dispensé de payer des droits d’auteur. En
plus d’aller à l’encontre de l’enseignement aux jeunes de
l’importance et du respect des droits des auteurs, les
institutions d’enseignement priveraient les créateurs de
musique, d’audiovisuel, d’arts visuels et de littérature de
plus de 40 millions de dollars par année, une minime
fraction de leur budget de 72 milliards de dollars;
En abolissant les
redevances pour l’enregistrement éphémère par les
radiodiffuseurs, ces derniers cesseraient de verser 21
millions de dollars par année en redevances
redistribuées aux artistes et artisans.
« Au total, c’est plus de 74
millions de dollars qu’on ne versera plus aux artistes et
artisans. Ces derniers sont aujourd’hui sur la colline du
Parlement pour rappeler aux parlementaires que les oeuvres
artistiques ne sont pas gratuites. Personne ne peut
travailler gratuitement. Si on cesse de verser des
redevances aux artistes pour leurs droits d’auteur, la perte
sera aussi pour les consommateurs, qui se verront privés de
nouvelles créations d’oeuvres artistiques », a déclaré le
député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour, Louis
Plamondon.
« Aujourd’hui, les artistes
parmi les plus grands du Québec et les plus représentatifs
de la culture québécoise viennent ici, sur la colline du
Parlement, lancer un cri du coeur aux parlementaires de ne
pas laisser tomber les artistes, l’art et notre culture.
Aider nos artistes, c’est contribuer à l’expression de notre
culture, à l’expression de notre nation », a expliqué
Louis Plamondon.
Le chef du Bloc Québécois,
Gilles Duceppe, ainsi que la porte-parole en matière de
patrimoine, Carole Lavallée et son collègue Louis
Plamondon, participaient au nom du Bloc Québécois à
l’opération nommée L’autobus du showbusiness, une
opération organisée conjointement par le Bloc Québécois et
l’Union des artistes. Les Luc Plamondon, Robert
Charlebois, Michel Rivard, Arianne Moffatt
et Marie-Mai étaient quelques-uns des artistes qui se
sont fait un devoir de représenter à Ottawa leurs collègues
du secteur culturel.
Renseignements : Bureau du député Louis
Plamondon |